La Zakat est le premier système d’aide sociale connu, à l’échelle de la communauté, réglementé en tant que réseau de soutien social pour les personnes dans le besoin. C’est une institution significative avec un mandat religieux-social-économique clairement défini. Ses règles, réglementations, structures, normes et fonctions spécifiques sont bien établies. Elle ne dépend pas de la charité volontaire, et sa collecte est exécutoire par la société.
Le système de la zakat révélé par Allah et institué par le Prophète, sur lui le salut et la paix, était complet et fonctionnel chez les musulmans au VIIe siècle. Quelques années après la migration du Prophète, paix et salut sur lui, à Médine, le système de la zakat était devenu si efficace que très peu de gens en avaient même besoin. Car l’une des vertus de ce système est qu’en subvenant aux pauvres et en liant les personnes l’une à l’autre, elle permet aux gens de se séparer des pratiques sociales qui garantissent la pauvreté de certains.
Il a fallu plus de 13 siècles après le Prophète, paix et salut sur lui, pour que les sociétés dites développées tels que l’Europe (et également le continent Nord Américain) s’attache à contrer la pauvreté avec une efficacité mesurable. Par exemple, ce n’est qu’en 1941 que l’Angleterre et les États-Unis ont conclu un accord mondial pour que les gouvernements respectent et garantissent le bien-être social de leurs ressortissants. Pourtant, les croyances ancrées dans la théorie économique capitaliste et communiste firent en sorte que les inégalités mondiales de revenus augmentèrent, au point de menacer la civilisation et l’environnement, comme nous le voyons aujourd’hui.
La Zakat et le substitut par d’autres paiements
La Zakat est obligatoire, et non facultative. C’est un culte qui participe à construire la foi et la pratique du croyant. Ce n’est pas un impôt. Quel que soit le pays dans lequel on vit et que ses impôts augmentent ou diminuent, rien ne remplace son paiement. Cette dernière est un pilier permanent et continu de l’Islam. Aucun impôt ne pourra jamais le remplacer. Aucune circonstance ne peut empêcher son paiement à l’échéance, après son calcul dans les meilleures conditions. Allah, Lui-même, s’est chargé d’expliciter le don de la zakat pour les nécessiteux et Il a droit à un signe de loyauté envers Lui.
Personne, ne peut s’absoudre d’un paiement de cet acte d’adoration, si les conditions sont existantes. Peu importe à quelle date il accumule les richesses, car au final, la zakat est l’argent des autres, ceux qui en sont légitiment bénéficiaires selon le décret du Divin.
Des érudits musulmans, tel que le grand mathématicien andalou Ibn Hazm du XIe siècle, ont dit que celui qui n’a pas payé l’aumône verra celle-ci due et calculée à son taux de pourcentage fixé, puis multipliée par les années pendant lesquelles elle n’a pas été payée, même si cela consomme tout de sa richesse. D’autres chercheurs soutiennent que le non-paiement prive le droit de faire des affaires. De plus, si une transaction stipule qu’une partie des bénéfices reviendra au profit d’un fonds de zakat, le non-paiement de ce fonds annule le contrat.
La Zakat est une obligation solennelle. Dès qu’elle arrive à échéance, cette part n’appartient plus au détenteur de la fortune. Les pauvres et les éligibles deviennent automatiquement ses propriétaires légitimes. Ainsi, aucun homme ou femme, aucun croyant(e) ne peut se sentir satisfait de la richesse qu’Allah leur a accordée jusqu’à ce qu’ils aient dûment distribué la zakat, due aux pauvres et aux nécessiteux, qui sont ses dépositaires légitimes aux yeux d’Allah.
Wa Allahu A’lam